"Si tes ailes ne te portent plus alors chute mais la tête haute!" Melian

"Cela va faire deux ou trois mois que je vis ici mais je me souviens de ce jour comme si c'était hier: le jour de ma Renaissance.

Qu'est ce qui m'avait réveillé? Les voix étranges que mon cerveau imaginait faute d'être seule? Ou mon corps qui ne voulait qu'une chose, vivre? Je ne saurais le dire mais la première chose que je vis fut le Néant. Sombre, humide, bouillant et glacial à la fois, chaleureux et perturbant, indescriptible et mystérieux. J'avais d'abord senti la roche sous mes ailes et mon abdomen, ils ne me blessaient pas mais c'était fort inconfortable, puis la voute à quelques centimètres -ou millimètres?- qui m'empêchait de me mouvoir. J'étais perdue, les pensées désordonnées et la peur commençait à m'étouffer. Non, c'est faux, je ne peux pas dire ça... Ce n'était pas la trouille qui m'écrasait mais l'énergie qui parcourait cet endroit inconnu, à la fois familière et étrangère, j'aimais sentir sa présence et encore maintenant...

Combien de jours suis-je restée là bas? Est ce que je peux au moins mesurer mon séjour dans cette montagne en journée? Peut-être que cela n'avait duré que quelques heures après tout, mais si c'était le cas, je ne serais pas sortie à ce point affamée. Je ne m'inquiétais pas pour autant de ma situation, j'étais dans mon cocon, mon oeuf, les pulsions malsaines qui me traversaient étaient un réconfort autant qu'une saloperie que je voulais ignorer. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Puis, il y a eu la lumière, presque devant mon museau. J'ai cru rêver en voyant cette sortie de tunnel, comme si la Gueule ne voulait plus de moi. J'ai hésité un long moment avant que je me décide à sortir, presque possédée par ma faim grandissante. Une fois dehors, je me rendis compte que je me déplaçai sur mes ailes, qui font office aussi de pattes antérieures, et une autre paire d'ailes cachées en dessous, cela m'avait beaucoup étonné car la logique aurait voulu que je trébuche dessus mais ce n'était pas le cas, c'est comme si je savais déjà me mouvoir avec, comme si j'avais l'habitude. Mille et une questions me fracassaient le crane mais mon estomac les chassa bien vite, impatient de se remplir. Je compris très vite que mes ailes n'étaient clairement pas un problème pour me déplacer, et que mes pattes ne servaient pas qu'à cela. Comme les chauve-souris, je grimpai aux parois avec une aisance insoupçonnée, je ne ratai pas une prise et lorsque je me retrouvai bloqué, je me trouvai une autre issue. La Raison aurait peut-être voulu que je m'attarde sur la Gueule et cette cheminée, que faisaient-elles là après tout? Mais j'avais faim, j'avais soif et mon seul désir était de pouvoir voler, sentir le vent sur mon museau et découvrir ce monde qui était à présent le mien. Très vite, je me retrouvai au bord du conduit rocheux, humant l'air avec curiosité, et avec angoisse. Quelque chose n'allait pas, je ne reconnaissais pas cet endroit, et je n'étais pas un dragonnet, pourtant, je savais qu'un adulte ne pouvait naitre adulte. Comment? Ah, si je le savais, vous le sauriez aussi! La faim recommença malgré mes efforts à me dominer, j'étais faible, il me fallait chasser, tout de suite. Je les ai alors vu plus que je ne les ai senti, là, deux proies, ailées, plutot petites, mais je m'en fichais pour l'heure, je devais remplir mon estomac. Sans hésiter, je m'élançais dans les airs, battant vigoureusement des ailes. Je compris très vite l'usage de ma seconde paire ainsi que de ma queue et me plaisais à les utiliser. Très vite, les volatiles finirent dans mon gosier, se faisant lentement digérer pendant que j'observais le coucher de soleil, les joues humides, comprenant enfin ce que se passait: J'étais libre et ça m'emplissait de joie autant que de chagrin.

C'est ainsi que j'ai rejoint ce monde étrange que je ne cesse d'explorer, cherchant une explication à tout ceci. Bon, maintenant déguerpissez bande de vauriens! J'ai des bestioles à chasser et j'ai horreur qu'on me dérange pendant que je traque mes proies!"

Si vous demandez aux autres dragons qui est Melian, la plupart vous diront que c'est quelqu'un qu'il ne faut pas approcher sans réelle raison, et il n'existe pas de vraies raisons pour oser troubler sa tranquillité. Grincheuse, elle n'hésite pas à juger les autres, qu'ils soient plus vieux qu'elle ou non, critiquer est dans sa nature, faire mal verbalement encore plus. Mais elle n'est pas foncièrement mauvaise, de ses avis, on en tire toujours une leçon, un enseignement permettant de nous améliorer, il faut bien le voir cependant car Melian n'est pas très explicite, et elle a horreur de se répéter! Comme tout le monde, elle n'a aucun souvenir de son passé, on sent quand même qu'elle devait être une redoutable combattante, peut-être même une meneuse qui sait? Après tout, elle excelle en combat aérien et s'adapte très vite aux autres, a un sens de l'observation digne d'un rapace et un intellect à ne pas négliger. Mais c'est là le souci, elle ne sait pas d'où lui vient toutes ces qualités, elle a juste compris que son caractère de cochon venait d'avant la Gueule et que l'énergie sombre qui se dégage de cette dernière ne l'effraie pas, au contraire, elle aime ça! Et ça lui fait peur autant que l'apaise. Parler de ce lieu la mettra mal à l'aise malgré toute sa volonté à paraitre implacable et aussi tranchante qu'une griffe. Une autre chose peut légèrement l'adoucir, les enfants.

Le feu de Melian brule, comme n'importe quel feu, ou presque. Cependant, il ne fait pas que bruler les écailles et le cuir de ses cibles, il brule aussi la chair sous les écailles et le cuir. Mais Melian ne l'a pas encore exploité depuis sa Renaissance, elle découvrira donc la particularité de son souffle en même temps que ses adversaires donc.

Ses flammes sont d'un rouge orangé semblable à un coucher de soleil nuancé de rose et de doré. Elles sont solides, pas comme de la pierre mais suffisamment matérielles pour être touché et pour couper -donc elle peut trancher et cautériser en même temps, plus l'effet de son souffle, ceci n'est vraiment pas agréable. C'est en gardant son souffle dans sa gueule pendant un certains temps qu'il se "solidifie".
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Melian est une dragonne rouge munie de deux paires d'ailes plus grandes que la moyenne et d'une queue pouvant servir de fouet dotée d'un dard au bout. Elle n'a pas de pattes antérieures, ses ailes ayant la même fonction. D'allure féline, elle a une musculature et une souplesse faite pour le combat. Le ventre écarlate foncé, des marques beiges ornent sa tête en forme de triangles très fins sous les yeux tandis que d'autres dans différents tons de rouge recouvrent le dessus de ses ailes. Deux cornes ivoires ont poussé sur son crane, partant vers l'arrière et des crêtes encadrent son visage, vibrant et s'agitant au gré de son humeur. Une rangée de cornes est présente sur son dos, allant jusqu'à sa queue. Enfin, ses yeux sont dorés à pupilles fendues. Lorsque la nuit tombe, son physique change, s'assombrissant à son tour. Melian est alors une dragonne grise foncée aux blancs des yeux noirs, elle peut ainsi se camoufler le soir.
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Melian est nyctalope, elle peut voir la nuit aussi bien que le jour. Elle a d'ailleurs une très bonne vue, même quand le soleil est haut dans le ciel. Un voile recouvre en fait ses yeux, les protégeant de la luminosité agressive. Son odorat n'est pas très développé cependant mais elle compense cette lacune par l'ouïe et la vue. Elle a une allure très féline malgré ses ailes. Les os de son squelette sont creux, ce qui la rend légère et ses ailes fort souples, cependant, ils sont aussi fragiles.
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Thème muscial
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